GRÈVE DE LA FAIM, AUX CENTRES DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE DE PALAISEAU ET DU MESNIL-AMELOT, DE PERSONNES EXILÉES EN ATTENTE DE RÉGULARISATION, OU DE LEUR DEMANDE D'ASILE.
Depuis le 6 avril 2017, des exilé-e-s ont entamé une grève de la faim au CRA de Palaiseau, et du Mesnil Amelot pour dénoncer leur placement et les conditions de leur rétention.
Ils sont enfermés depuis des semaines, dans l’attente d’un vol pour un autre pays européen ou parfois en direction de leur pays d’origine. Ils sont Soudanais, Afghans, Tchadiens, Camerounais, Géorgiens, Ivoiriens, Gabonais, Algériens… et victimes d’une «politique du résultat» qui entend enfermer un maximum de personnes exilées pour être expulsées du territoire, laissant de côté le respect du droit d'asile et de personnes vulnérabilisées par leur exil. Ces personnes sont privées de liberté car considérées, abusivement, en situation irrégulière. Ceux dont il faudrait “se débarrasser” sont avant tout prisonniers de nos administrations et politiques qui s’acharnent à les maintenir dans la clandestinité.
Certains n’ont, par exemple, pas pu faire leur demande d’asile en France car relevant de la procédure du règlement Dublin III. La plupart ont été orienté par le centre de la ville de Paris dans des centres de tri, CAO, CHUM, puis interpellés à leur domicile, ou en préfecture directement et envoyés en rétention avant même que l'étude de leur demande d'asile n'ai été possible. En effet, le règlement Dublin III prévoit qu'un réfugié potentiel doit demander l'asile dans le premier pays européen où il pose le pied. La preuve de son passage dans un pays européen est notifié par l'enregistrement de ses empreintes digitales, souvent prises de force dans des pays comme l'italie ou la Bulgarie.
Tombés sous le coup du règlement Dublin III, ces exilés doivent ensuite affronter les pratiques abusives des préfectures, qui aboutissent à des placements en rétention dénués de fondements légaux. La plupart du temps leur situation administrative et les risques encourus ne leur sont jamais expliqués dans une langue comprise, contrairement à ce qu'exige la loi française.
Tous ont dû affronter la désinformation de la part des autorités, qui les laissent dans l’ignorance de leurs droits et des moyens de les exercer.
Cette rétention d’informations se poursuit au CRA, les autorités refusant souvent de communiquer aux personnes concernées leur date d’expulsion.
Les exilés retenus au CRA de Palaiseau considèrent leur enfermement comme illégitime. Angoissés par ces traitements abusifs, ils décident aujourd’hui de protester. Ils sont épuisés physiquement et moralement, la privatisation de liberté s’éternise. Cette grève de la faim est leur seul moyen de faire entendre leur volonté d'accéder à une régularisation de leur situation. À ce jour, l’administration des Centres de rétention n’ont pas réagi à leur protestation.
Protester - contre leurs déportations - contre leur emprisonnement - pour demander la protection contre la procédure Dublin à laquelle certains sont soumis