Aux alentours du Centre de la Porte de La Chapelle, on dénombre environ 800 personnes exilées à la rue : des adultes, des mineurs isolés, mais aussi, de nouveau, des familles. Le campement s’étale sous et autour des avenues et des ponts, entre les échangeurs de l’autoroute et du périphérique. Trois urinoirs, trois toilettes sèches… Aux heures de pointes le bruit et la chaleur sont insupportables. La présence policière est oppressante, et des opérations violentes se déroulent chaque jour (rafles, contrôles, expulsions, “contention”...). La lacrymo est à cet effet une arme redoutablement efficace, comme le rapporte un témoignage du Gisti.
Le collectif Solidarité Migrants Wilson réclame un plan d’urgence de l’État pour l’été. Depuis novembre 2016 ils estiment avoir servi près de 100 000 petits-déjeuners, soit environ 20 000€/mois de frais, et 35 à 40 heures de bénévolat par jour, sept jours sur sept. Le collectif a envoyé des lettres au Président, au premier ministre et à Mme Hidalgo, sans réponse. Il organise une rassemblement le 1er juillet à partir de 17h à Porte de la Chapelle afin de porter ces revendications de prise en charge (voir “À venir”).
Le 9 juin dernier, le Conseil Constitutionnel a invalidé un article de loi permettant à la préfecture de Paris « d'interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l'action des pouvoirs publics » et qui était utilisé afin d’empêcher les personnes exilées de rester dans certaines rues et arrondissements de Paris, dans le cadre de l’état d’urgence (loi n° 55-385 du 3 avril 1955, art.5). Lire la décision