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Photo du rédacteurParis d'Exil

ACTUALITÉS DES RÉGIONS


À Metz

Le camp de Blida, “géré” par Adoma, accueille des demandeur.se.s d’asile, face à la déchetterie, sur un ancien parking. C’est la préfecture qui ouvre ce site, chaque mois d’avril pour 6 mois, depuis 2013. Les conditions de vie y sont déplorables : difficultés d’accès à la nourriture, violence, pas de suivi administratif assuré, pas de gestion des déchets, de mesure d’hygiène, des sanitaires insalubres, insécurité permanente, surpeuplé… [B1] Cela ressemble plus à un campement de fortune.

Entre 400 et 600 personnes y vivaient en juillet. Les tentes (numérotées) sont dans le désordre, mal organisées. La plupart ont beau avoir été distribuées par des soutiens ne faisant pas partie d’Adoma, les re-numéroter pour faciliter l’organisation des distributions et des signalements plus cohérents, est impossible sans l’aval de l’organisme. Ce dernier a engagé une entreprise de sécurité pour filtrer les entrées et sorties des soutiens. Fin juin Adoma a demandé aux collectifs et associations (seulement ceux recensés sur leur liste) de signer une charte pour pouvoir entrer sur le camp.

Dans l’agglomération de Metz, plus de 6 000 logements étaient vide en 2009 (Insee). Le camp, comme chaque année, doit être démantelé en octobre.

 

À Norrent-Fontes

Le camp de la ville a été démantelé. En 2016 le maire avait saisi le Tribunal de grande instance de Béthune avec/pour une demande d’expulsion. Celle-ci avait été rejetée par le juge. La Cour d’appel de Douai, saisie ensuite, a confirmé le rejet de l’expulsion. En 2017, environ 80 personnes y vivaient, dont des femmes et des mineurs. Le 16 septembre, un samedi, la gendarmerie a affiché un « arrêté prononçant l’expulsion d’office des occupants du camp » sous 48 heures. Des soutiens ont alors déposé des recours de suspension. Lundi à 7h, 48 heures après l’arrêté, le recours a été enregistré, au moment où l’évacuation démarrait. En prononçant l’arrêté en début de week-end, le maire n’a laissé aucune possibilité aux recours. Il a aussi passé outre l’arrêt de la Cour d’appel, allant à l’encontre de l’article 66 de la Constitution.

 

À Calais

Les CRS et la PAF, accompagnés d’agents de l’Ofii, continuent de procéder aux évacuations des personnes qui dorment dehors. Les affaires des personnes exilées sont systématiquement détruites. Au dernier comptage il y a plus de 600 personnes présentes à Calais et alentours.

L’Auberge des Migrants a réalisé un sondage auprès de 214 personnes exilées à Calais : 9 personnes sur 10 souhaitent continuer vers l’Angleterre, les deux tiers d’entre eux pour rejoindre des proches vivant là-bas.

Le 6 février, huit douches installées par le Secours catholique, avaient été bloquées par l’installation par la municipalité d’une benne à ordure, puis d’un camion de CRS pour en empêcher l’accès.

Les associations avaient saisi le Tribunal de Lille, l’État et la municipalité avaient fait appel de la décision de celui-ci d’installer des points d’eau. L’appel avait été rejeté et un arrêt émis, stipulant que « la prise en compte par les autorités publiques des besoins élémentaires des migrants qui se trouvent présents à Calais en ce qui concerne leur hygiène et leur alimentation en eau potable demeure manifestement insuffisante et révèle une carence de nature à exposer ces personnes, de manière caractérisée, à des traitements inhumains ou dégradants, portant ainsi une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ». Le préfet a été obligé de faciliter l’accès à l’enregistrement de demande d’asile. La maire de Calais continuait de refuser d’installer quoi que ce soit, finalement le 20 septembre des sanitaires et douches ont été installés en périphérie de la ville.

Deux centres ont été ouverts à Calais, des CAES (Centres d’Accueil et d’Examen des Situations). Ce nouveau dispositif prévoit l’enregistrement direct sans passer par les plateformes de pré-accueil et la préfecture, des agents étant sur place. Permettant un “tri” immédiat des demandeur.se.s d’asile, l’assignation à résidence rapide des personnes dublinées, et l’envoi vers des centres de rétention ou l’aide au retour volontaire, pour les personnes en situation irrégulières. Ces raisons rendent les centres peu attractifs, et beaucoup de personnes préfèrent dormir dehors plutôt que prendre le risque d’y entrer.

Grâce au rapport de Human Rights Watch sur les violences policières à Calais, le ministre de l’Intérieur a été obligé de diligenter des enquêtes à l’inspection de l’administration, de la police et la gendarmerie.

 

À Grande-Synthe

Les évacuations continuent, et les gens reviennent. Fin septembre, environ 400 personnes étaient revenues dans le bois de Puythouck dont elles avaient été expulsées quelques jours avant. Le maire a installé début octobre des douches et sanitaires, en accord avec la demande du Conseil d’État, mais contre la volonté du ministre de l’Intérieur. Ce dernier s’oppose toujours à la réouverture d’un camp. Dans le même temps un dispositif d’accueil de jour “minimal” a été installé dans une tente gonflable, à proximité de toilettes mobiles. Des agents de l’Ofii parcourent la zone pour informer les personnes exilées du dispositif. La plupart de celles qui y passent sont envoyés en CAO, et les associations craignent que cet accueil ne serve qu’à soutenir des renvois Dublin systématiques.

 

À Clermont-Ferrand

Des personnes exilées, dont des familles et une quarantaine d’enfants, vivant sous des tentes sur une place de la ville, se sont déplacées le 3 octobre, avec le soutien de RESF devant la fac de Lettres. La plupart sont, ou déboutées, ou en attente de procédure. L’association voulait rendre visible leur présence et leur situation, jusque-là ils n’ont toujours pas accès à des sanitaires ou des douches sur leur campement.

 

À Lille

Le Tribunal administratif a autorisé la municipalité à évacuer le campement de la gare désaffectée de Saint-Sauveur. Depuis quelques mois, environ 200 personnes vivaient dans la friche, dont beaucoup de mineurs isolés. La plupart est en procédure de demande d’asile. Parmi les mineurs nombreux ont été reconnus comme tels par le département, mais ne sont toujours pas logés. En août les personnes présentes sur le campement avaient saisi le juge des référés afin d’obtenir un hébergement ou du moins un accès à l’eau potable et des sanitaires, et demandé à ce que la collecte des déchets soit assurée.

 

À Strasbourg

Une centaine de personnes, dont familles et enfants, vivent depuis environ six mois sous des tentes derrière la gare. Le démantèlement du camp est prévu pour la mi-novembre. Le Tribunal saisi par la ville ayant donné son autorisation. Le 21 septembre la ville et la préfecture ont ouvert un gymnase pendant trois jours, pour traiter les situations et commencer l’évacuation du campement, avec des agents de l’Ofii et des travailleurs sociaux. Il est prévu que les personnes les plus vulnérables soient dirigées vers des hébergements (environ 3 500 mobilisés par l’État dans la région). Les autres se verront proposer une aide au retour. S’ils n’acceptent pas, le secrétaire général de la préfecture précise : « ça se fera avec le concours des services de la police ».

 

À Reims

Une quarantaine de personnes, toutes demandeuses d’asile, avec des enfants, ce sont installées sur le campus universitaire de Reims le 17 septembre. L’Unef les a soutenues contre le président de l’université, qui a fermé le campus aux étudiants par « mesure de sécurité ». Le syndicat national de l’enseignement supérieur a dénoncé cette décision, jugée « disproportionnée et contraire aux valeurs de l’université ». Les personnes du campement étaient auparavant installées dans un parc voisin, qu’elles ont quitté par crainte d’une expulsion. Quelques jours après plusieurs familles ont été relogées dans des hôtels sociaux, les autres ont été prises en charge par l’Armée du salut. Les cours ont repris.


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