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Photo du rédacteurParis d'Exil

BRÈVES


Autorités & lutte contre l'immigration

Un ancien officier de la PJ dénonce les pratiques de l’Unité de Lutte contre l’Immigration Irrégulière dont il faisait partie. Il signale les contrôles abusifs et orientés (délit de faciès), l’utilisation des contrôles demandés par le parquet pour profiter de vérifier “la régularité du séjour” (infraction qui ne rentre pas dans ce cadre : cette régularité du séjour ne peut être contrôlée qu’en cas d’infraction constatée au préalable). Depuis les attentats, les policiers contrôlent au moins deux fois par semaines dans les gares et métros, ciblant les étrangers. Ils subissent des pressions hiérarchiques pour les interpeller, les conduites au poste passant de 5 à 10 par jours.

Sa hiérarchie lui a envoyé un email demandant à cibler les femmes, pour « tenter de remplir le CRA jusqu’à ce qu’il déborde », faisant référence au centre de rétention de femmes de Paris, sous-utilisé et menacé de fermeture.

Pour améliorer les chiffres de reconduites à la frontière, il a été demandé de contrôler dans les centres d’hébergement d’urgence et au guichet de la préfecture, y ciblant les personnes dublinées, expulsables.

 

À Montreuil

Un squat a été évacué début octobre, il accueillait une quarantaine de personnes, dont des enfants et femmes enceintes. La police a installé des grilles pour empêcher l’accès à l’immeuble, la plupart des personnes sont en procédure de demande d’asile. Les gens du quartier et les associations se sont mobilisés pour assurer une aide matérielle et juridique.

 

À Grande-Synthe

Suite au démantèlement de Puythouck, les personnes du campement ont été logées dans un hôtel, où les CRS, qui les avaient évacuées le matin même, étaient eux même installés. Les policiers ont finalement changé d’établissement, l’un d’eux déclarant « si on avait su, on aurait escorté directement les migrants à l’hôtel, plutôt que d’affréter des bus privés ».

 

Nathan

Un problème de maths dans les manuels de terminal ES-L a créé une vague de protestations. « Des migrants fuyant la guerre atteignent une île en Méditerranée. La première semaine, il en arrive 100. Puis chaque semaine, le nombre de nouveaux arrivants augmente de 10 %. Combien de migrants sont arrivés sur l’île au bout de huit semaines ? ». Après un essai de justification, la maison d’édition a fini par s’excuser et retirer le manuel.

 

En Suède

Une Afghane de 106 ans s’est vu refuser l’asile. Menacée d’expulsion elle avait traversé l’Europe en 2015, sur le dos de ses enfants. Gravement handicapée elle ne peut se déplacer seule. Les autorités ont déclaré que « l’Afghanistan n’est pas un pays suffisamment dangereux ».

 

Pêcheurs tunisiens vs fascistes européens

À Zarzis les pêcheurs se sont mobilisés pour empêcher le bateau C-Star d’accoster et se ravitailler. Ce dernier a été affrété par des militants du groupe d’extrême-droite “Génération Identitaire”.

Un syndicat tunisien a appelé « tous les agents et employés des ports tunisiens à ne pas laisser le bateau du racisme C-Star souiller les ports de Tunisie. Expulsez-les comme on fait vos frères à Zarzis et Sfax ».

À Chypre l’équipage avait été interpellé pour faux et usage de faux avant d’être relâché. Les autorités égyptiennes l’avait retenu pendant une semaine à la recherche d’armes. À Famagouste c’est pour trafic d’êtres humains qu’ils avaient été arrêtés, cinq membres d’équipage sri-lankais affirmant qu’ils avaient dû payer pour monter à bord, et étaient en réalité des demandeurs d’asile. Le C-Star devait aussi passer par la Grèce et l’Italie mais a changé de route sous la pression des autorités et la mobilisation dans les ports. À Catane des manifestants affichaient des pancartes “closed for racists”.

Le navire a ensuite suivi l’Aquarius, affrété par SOS Méditerranée avec MSF, au large de la Libye, annonçant qu’ils reconduiraient toute “embarcation de migrants” vers les côtes. Ce qui au regard du droit maritime est illégal.

Depuis 2014 plus de 14 000 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée.

 

Occupation nazie

Claudine Kaufmann, sénatrice FN, a comparé sur son profil Facebook l’arrivée des personnes exilées à l’occupation nazie, soulignant que « le pire c’est qu’aujourd’hui personne ne lutte contre cette invasion ». Elle a retiré la publication, mais est contente d’avoir suscité la polémique.

 

Pasteur proxénète

À Lyon un réseau a été démantelé. La plupart des femmes, une cinquantaine, venaient du Nigéria. 7 hommes et 11 femmes ont été mis en examen pour proxénétisme. Actif depuis fin 2016, le réseau a rapporté environ 150 000 € par mois au pasteur évangéliste qui était à sa tête. Ce dernier allait chercher les femmes dans les centres de rétention en Italie, où elles se trouvaient après avoir traversé la Méditerranée.

 

Prise en charge des troubles psychiques

Une étude du Comede est parue sur les conditions sanitaires des personnes exilées en France. Il en ressort que 16,6% d’entre eux souffrent de troubles graves, dont 60% dus à des syndromes psycho traumatiques et 8% de traumas complexes. 27% des patients présentent des idées suicidaires, et 7% se sont déjà trouvés en situation d’urgence psychiatrique. Ces troubles diminuent leur capacité à parler de leur parcours à l’Ofpra ou à la Cnda, mettant en danger leur accès à l’asile. Ils impactent aussi la mémoire, rendant plus difficile l’apprentissage de la langue, des codes et des liens. L’extrême précarité des personnes exilées empêche une bonne prise en charge. 98% des personnes interrogées n’avaient pas de logement personnel, 81% pas de protection maladie, 23% ne mangeaient pas à leur faim. La dépression ou la résurgence des troubles apparaît lorsque les problèmes matériels sont réglés. 62% des personnes ont déclaré des antécédents de violence, 14% de torture et 13% de violences liées au genre et à l’orientation sexuelle. Le manque de moyens, de lieux pour prendre en charge, d’interprètes… rendent compliqué un bon suivi. De plus, beaucoup de personnes n’osent ou n’arrivent pas à parler.

 

Je ne décollerai pas. Une vie humaine est en jeu

À Londres un pilote de la compagnie Turkish Airlines a refusé de décoller si le jeune afghan de 22 ans, débouté de sa demande d’asile, était expulsé sur ce vol. Le jeune homme avait rejoint son père, qui a la nationalité britannique, en Angleterre, suite à des menaces pour avoir travaillé avec le gouvernement afghan et les américains. Son père souffre de troubles psychiques après avoir été emprisonné et torturé par les talibans. Le pilote a refusé qu’il monte à bord, déclarant « je ne décollerai pas. Une vie humaine est en jeu ».

 

DOM-TOM

La France va délivrer des visas gratuits aux ressortissants des Comores pour lutter contre le trafic d’êtres humains. À cette fin le gouvernement devrait rouvrir sous peu l’antenne consulaire d’Anjouan. En moins de 20 ans, les traversées des îles des Comores à Mayotte ont couté la vie à environ 9 000 personnes. En 2015 il y a eu 19 000 reconduites aux frontières à Mayotte, la même année il y en a eu 20 000 en métropole.

 

Dans la Roya

Un journal gratuit a vu le jour dans la Roya. Appelé “A Vugi d’à la Roya” (la voix de la Roya), il est ouvertement hostile aux soutiens des personnes exilées de la région. Une enquête a été diligentée contre les directeurs de la publication, ainsi que les distributeurs. Il est tiré à 5 000 exemplaires. Les publicités qui y paraissent sont le plus souvent « fictives et provocatrices ». Le premier numéro (24/07/17) mettait à la Une la photo d’un militant, titrée « Bwana des migrants ». Le procureur de la République de Nice qualifie le journal de « brûlot {…} fait dans un style excessivement polémique, avec des attaques ad hominem et des qualificatifs injurieux ». Le rédacteur est Rodolphe Crevelle, déjà condamné plusieurs fois pour provocation à la discrimination raciale.


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