À compter du 5 septembre 2019, la carte réservée aux personnes demandeuses d'asile ne permettra plus aucun retrait d'argent liquide. Seuls 25 paiements par mois seront possibles, soit moins de 1 par jour.
Arguant d'une première expérimentation "réussie" en Guyane, M. Didier Leschi directeur de l'Offi réunit ce jour à 15 h 30 les directeurs de centres d'accueil pour demandeurs d'asile dans un simulacre de concertation. Le collectif Accueil de Merde sera également au RV, mercredi 7 août à 15 h 30 devant le 44 rue Bargue pour rappeler que :
- Cette mesure prise sous couvert d'économie vise en réalité un contrôle accru de la vie quotidienne des demandeurs d'asile et aura pour effet de la compliquer encore davantage.
- Ce nouveau système ne tient pas compte de la précarité dans laquelle vivent les demandeurs d'asile, pour la moitié d'entre eux sans hébergement (cf pétition).
M. Leschi, qui obéissez aux ordres de l'État, nous, membres de nombreux collectifs quotidiennement aux côtés des demandeurs d'asile, vous questionnons :
- Pourquoi compliquer la vie, ou plutôt la survie, de ces personnes vivant très souvent dans la rue, qui ont besoin d'argent liquide pour tenter de se nourrir ou parfois se loger, au jour le jour ?
- Quelles raisons sous-tendent ce changement ?
- Avez-vous recueilli les avis des demandeurs d'asile, premiers concernés par cette
mesure qui va modifier leur quotidien ?
Nous, individus, collectifs et associations, signataires de la pétition vous demandons ainsi qu'à la DGEF d'interroger les demandeurs d'asile à propos de ce changement et, si ceux-ci le refusent, de renoncer à ce nouveau système beaucoup trop contraignant pour des personnes vulnérables et ne bénéficiant même pas toutes de leur allocation à laquelle elles ont pourtant droit. (L'Ofii déclare que 800 personnes ne toucheraient pas l'allocation de demandeur d'asile, les associations estiment ce chiffre en dessous des réalités constatées.)
Serions-nous dans l'obligation de vous rappeler que l'État se doit de respecter les droits fondamentaux des personnes exilées ?
Cette décision va à l'encontre des recommandations de l'UNHCR qui encourage plutôt les allocations en liquide pour la défense des droits et des personnes en exil, tout en argumentant que c'est un plus pour les économies locales.