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Expulsion du squat de Thiais : une "mise à l'abri provisoire" n'est pas acceptable

Expulsion du squat de Thiais : une "mise à l'abri provisoire" n'est pas acceptable, la Mairie de Paris n’a pas tenu ses engagements

Le mardi 18 juillet les 168 habitant·es de la résidence Baudemons, située dans les anciens locaux du Centre d’Action Social de la Ville de Paris au 30 Rue Baudemons, Thiais (94) ont été expulsé·es par la préfecture de région à la demande de la Ville de Paris. La juge des référés a confirmé l’expulsion demandée par la Ville, car celle-ci s’était engagée devant elle à reloger l’ensemble de ses occupant·es et non pas de simplement les mettre à l'abri temporairement.

Les résident·es étaient installé·es depuis octobre 2021 dans ce bâtiment pour pallier l’absence de solution d'hébergement pérenne. Cette situation avait permis à des associations comme Médecins du Monde, United Migrants, Watizat ou le Barreau de Paris Solidarité d'accompagner ces personnes dans l’accès aux soins et à leurs droits.

Les personnes expulsées de cette résidence comptaient des familles, des enfants en bas-âge ou scolarisés, des personnes travaillant dans le 94 et à Paris. Autant de personnes qui avaient pu se soustraire aux conditions délétères de la vie à la rue en construisant leur foyer dans ce bâtiment et leur vie en Île-de-France. Les habitant·es avaient proposé à la Ville de mettre en place une convention d’occupation afin de procéder aux rénovations nécessaires à la sécurité du bâti le temps qu’un projet soit décidé.

Mais, alors même que la mairie de Paris – ayant demandé l’expulsion – s’est engagée devant les associations, la juge des référés et les habitant·es à toutes et tous les reloger, seuls 1/5 d’entre elles et eux a reçu une proposition de logement pérenne. Pour tou·te·s les autres, comme des familles vulnérables avec des nourrissons malades ou des femmes enceintes de 7 mois, l’incertitude demeure avec des solutions provisoires allant de 3 jours à 3 semaines et pour la plupart loin de leurs attaches, hors de l’Île-de-France. Pour les plus de 30 personnes qui ont refusé de quitter leurs attaches en Île-de-France aucune autre solution n’a été proposée. Pour toutes ces personnes une remise à la rue aura des conséquences particulièrement dangereuses pour leur santé.

La veille de l’expulsion, les orientations, écrites sur de simples bouts de papiers, avaient parfois de mauvaises adresses renseignées. Nous regrettons le manque de préparation, le manque de transparence et de communication entre la Mairie et les associations. Malgré plusieurs diagnostics toutes les situations de vulnérabilité n’ont pas été prises en compte. Des solutions temporaires et inadaptées ont été proposées parfois au détriment de l’intérêt supérieur de l’enfant, comme pour cette famille avec une enfant épileptique dont la prise en charge s’est terminée aujourd’hui. Enfin, nous déplorons que l’État et la Mairie de Paris engendrent davantage de sans-abrisme au bénéfice d’un bâtiment pour lequel aucun projet immobilier n’a été décidé.

Nous demandons désormais à la Ville de Paris de suivre la situation des personnes qui résidaient dans son bâtiment rue Baudemons et de tenir les engagements qu’elle a pris quant à un relogement adapté aux situations particulières et individuelles des résident·es. Une “mise à l’abri provisoire” n’est pas acceptable et en contradiction avec les discours municipaux. Nous souhaitons que la situation des 168 habitant·es du lieu soit réévaluée afin que des hébergements dignes et pérennes leur soient proposés. Nous resterons mobilisé·es aux côtés de chacun·e d’entre eux et elles tant que cela n’aura pas été le cas.

Liste des associations et syndicats signataires (31) :

  1. Ah Bienvenue Clandestin·e·s !

  2. Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)

  3. Association Kolone

  4. Collectif d’Accès aux Droits (CAD)

  5. Collectif de Sans-Papier du Trégor (CSP 22)

  6. Collectif de Sans-Papier de Paris (CSP 75)

  7. Collectif des Travailleurs Sans Papiers de Vitry (CTSPV)

  8. Collectif Ivryen de Vigilance Contre le Racisme (CIVCR)

  9. Collectif pour l’Avenir des Foyers (COPAF)

  10. D’ailleurs nous sommes d’ici 67 (DNSI 67)

  11. Fédération des Tunisiens citoyens des deux rive (FCTR)

  12. Fondation Frantz Fanon

  13. Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI)

  14. Justice et Libertés 67

  15. La Chorba

  16. La Gamelle de Jaurès

  17. Ligue des Droits de l’Homme du 94 (LDH 94)

  18. Ligue des Droits de l’Homme section EHESS (LDH EHESS)

  19. Marche des Solidarités

  20. Médecins du Monde, Île-de-France (MdM IDF)

  21. Pantin Solidaire

  22. Paris d’Exil

  23. Quatorze

  24. Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC)

  25. Secours Catholique du 94

  26. Stop Précarité

  27. Syndicat National des Personnels de l'Education et du Social. Syndicats des agents de la Protection Judiciaire de la Jeunesse Affilié à la Fédération Syndicale Unitaire (SNPES/PJJ-FSU)

  28. THOT

  29. Union Syndicale Solidaires 94

  30. United Migrants

  31. Utopia 56





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