La nouvelle loi sur l'immigration a été adoptée à l'Assemblée nationale, grâce aux voix de l'extrême droite.
Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, cette loi ne facilite aucunement les régularisations. Bien au contraire, elle introduit de nouvelles contraintes pour les travailleur·ses immigré·es et maintient l’arbitraire préfectoral. Elle confirme surtout qu’en France, les exilé·es ne sont jamais traité·es comme des individus ayant droit à une vie digne, une vie familiale, à la santé etc.. Mais au mieux comme une force de travail exploitable, corvéable et jetable à merci. Au pire comme de dangereux·ses indésirables dont il faut se débarrasser coûte que coûte.
Elle s’inscrit dans une surenchère raciste et mensongère où les exilé·es sont toujours déshumanisé·es, criminalisé·es, où l’immigration est toujours présentée comme un problème, où les politiques vont toujours plus loin dans leur projet de « rendre la vie impossible aux immigrés », pour reprendre les mots de Darmanin.
Depuis les années 80, les lois et les circulaires se succèdent et se ressemblent toutes dans leurs objectifs : il faut dissuader, décourager les exilé·es de venir ou de rester en France, les priver de leurs droits, les humilier, les réprimer, les rendre fou. Ruptures de droits injustifiées, rupture d'hébergement au moindre prétexte, harcèlement policier, parcours du combattant administratif, violence institutionnelle, exploitation.. Devoir se battre pour tout, c'est ça le quotidien des exilé·es en France.
Mais il faut bien dire que cette loi franchit un cap. En accentuant à ce point la préférence nationale, elle va contraindre les exilé·es, dont le quotidien est déjà un combat, à des situations intenables et inextricables. En les criminalisant à ce point elle les expose encore plus aux violences racistes, aux injustices, à la précarité administrative.
Une loi ignoble qui choque jusque dans les rangs de la macronie, qui mobilise des acteur·rices pourtant bien éloigné·es de nos luttes antiracistes. Si Macron et sa clique se cachent derrière la décision du Conseil constitutionnel pour lui rendre une apparence plus respectable, nous nous souviendrons qu'ils et elles en ont validé les principes, qu'ils et elles l'ont bien voté, main dans la main avec le Front National, et qu'elle n'en perdra pas sa logique profondément raciste qu'ils et elles ont elleux-même imposé.
Au delà de la loi, c'est cette logique même que nous devons mettre à bas. Car si l'on s'offusque de l'imposition de la préférence nationale, au nom de principes d'égalité et de dignité, alors on ne peut admettre qu'il existe un droit d'exception pour les étranger·es en France.
Aux côtés de centaines d'associations, collectifs, syndicats, partis, nous appelons donc à marcher ce dimanche 14 janvier 2024.
Pour le retrait de la loi Darmanin
Pour l'abrogation du CESEDA
Pour la liberté de circulation et d'installation
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