Le 19 octobre 2022, l’Ambassade des immigré·es, installée au 17 rue Saulnier depuis 6 mois, a été expulsée.
L’Ambassade avait permis à des dizaines de personnes de ne pas dormir à la rue — où les exilé·es sont harcelé·es chaque nuit par la police, empéché·es de se reposer. Durant six mois, elle a été un espace sécurisant, militant et de ressources.
Des rencontres avec la préfecture de région (PRIF) et la mairie de Paris — uniquement obtenues après l’établissement d’un rapport de force issu de la mobilisation des habitant·es — avaient permis d’étudier chaque situation et d’obtenir la promesse d’hébergements pour chacun·e. Malgré cette concertation et ces engagements, l’opération d’expulsion de l’Ambassade et d’orientation de ses habitant·es vers les hébergements négociés, a une fois de plus démontré l’incompétence et/ou une volonté politique uniquement répressive des pouvoirs publics.
Sans en informer les habitant·es de l’Ambassade, l’expulsion a débuté le mercredi 19 octobre à l’aube. Elle s’est accompagné de la mise en scène habituelle et violente : un dispositif policier conséquent, des portes défoncées, et des cars qui partent à moitié vides. 79 personnes ont pu monter dans ces derniers, six ont été arrêtées.
Lors de leur arrivée dans les centres d’hébergement certaines personnes n’ont pas été autorisées à entrer. Il leur a été opposé que leur situation administrative ne leur permettait pas d’y être hébergées. La PRIF, malgré le diagnostic réalisé, n’a donc pas même pris la peine de trouver des hébergements correspondant à la catégorie administrative dans laquelle elle a elle-même classée les personnes.
Les six personnes sans-papiers arrêtées ont été conduites au commissariat de la rue de l’Aubrac (12ème). Après plusieurs heures quatre ont finalement été relâchées, sans proposition d’hébergement et avec une obligation de quitter le territoire (OQTF). Une a obtenu un rendez-vous pour déposer une demande d’asile. Une autre a été transféré au centre de rétention de Vincennes (CRA). La préfecture de police s’est donc servie d’une opération de « mise à l’abri » pour mener à bien sa répression et montrer son pouvoir.
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