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Liberté de mouvement ! Ouverture des frontières. Fin des morts aux frontières.

Photo du rédacteur: Paris d'ExilParis d'Exil

Paris d'Exil soutient cet appel de la Coalition pour la liberté de mouvement :

Composée de membres d’Afrique Europe Interact, Border Forensics, LeaveNoOneBehind, migration control, Mediterranes Saving Humans, no one is illegal, Refugees in Libya, Sea Watch, WatchTheMed Alarm Phone, Welcome to Europe, We`ll Come United


10 ans après l’été de la migration - Première invitation à une chaîne d’actions transnationale qui culminera en septembre 2025

L’année 2015 marque l’anniversaire des événements les plus dystopiques et utopiques que nous ayons vus aux frontières de l’Europe. Nous voulons rappeler ces événements pour dénoncer le régime meurtrier des frontières européennes, et rappeler la possibilité d’y mettre fin par la liberté de mouvement pour toutes et tous et par la solidarité avec les personnes migrantes. Nous appelons à un processus collectif, à travers une mobilisation transnationale décentralisée avec des actions multiformes prévues à l’été et à l’automne 2025.


Le 18 avril 2015, la catastrophe que tout le monde redoutait après que l’Italie et l’UE aient mis fin aux opérations proactives de sauvetage en mer, s’est matérialisée. Ce jour-là, un navire de pêche a chaviré au milieu de la nuit dans les eaux entre la Libye et l’Italie. Plus de 1 100 personnes (originaires d’Afrique et du sous-continent indien) se sont noyées en quelques minutes. Ce naufrage a causé la plus grande perte de vies humaines de l’histoire récente de la Méditerranée. Alors que les familles des personnes décédées et disparues continuent de pleurer leurs proches, nous ne les avons pas oubliées non plus. Leur souvenir renforce notre détermination à lutter contre le régime frontalier meurtrier de l’UE !


Au lendemain de cette catastrophe politique, l’UE n’a pas mis fin à ses politiques migratoires militarisées et discriminatoires, qui forcent les migrant·es « illégalisé .es » de la plupart des pays du monde à s’embarquer dans des voyages dangereux.  L’UE n’a pas non plus rétabli les missions proactives de sauvetage. En conséquence, les frontières ont continué de tuer, et plus de 30 000 décès ont été enregistrés au cours des dix dernières années dans la mer. Mais ce naufrage a aussi suscité l’indignation de citoyen.nes ordinaires, qui ont décidé d’agir en solidarité avec les migrant·es et de tenter de combler le vide meurtrier créé par les politiques de l’État en matière de sauvetage. À l’été 2015, ils et elles ont déployé des navires de sauvetage civils qui se sont rapidement transformés en une véritable flotte civile ! Cette dernière a poursuivi son action jusqu’à aujourd’hui, malgré la criminalisation croissante du sauvetage. En mer, comme sur la terre ferme, les multiples pratiques et infrastructures de solidarité qui ont émergé sont essentielles pour soutenir la mobilité des migrant·es et lutter contre les morts aux frontières !


A l’été 2015, en Méditerranée orientale, les personnes migrantes, principalement des Syrien·nes, mais aussi des Afghan·es et des migrant·es d’autres nationalités, ont commencé à traverser en plus grand nombre. Depuis les côtes grecques, ils et elles ont traversé les Balkans et ont continué à franchir les frontières les unes après les autres sur leur chemin vers le nord-ouest de l’Europe. Début septembre 2015, avec la « marche de l’espoir » historique de Budapest, le régime des frontières européennes s’est temporairement effondré. Pendant quelques mois, les migrant·es se sont déplacé·es librement à travers l’Europe, utilisant même les bus et les trains publics pour atteindre leurs destinations, où ils et elles ont été accueillis par des mouvements de solidarité dans de nombreuses villes. Pendant cet été de la migration, l’ouverture des frontières et la liberté de mouvement pour toutes et tous n’étaient plus des slogans ou des utopies lointaines, mais une réalité vécue. Et bien qu’il y ait eu des naufrages dans la mer Égée, la Méditerranée a été plus sûre cet été-là qu’elle ne l’avait jamais été au cours des dernières décennies. Ce, parce que les migrant·es ont traversé un espace maritime plus court, que leur voyage était auto-organisé et qu’il s’est déroulé en plein jour.


L’été de la migration nous a enseigné une leçon simple : les morts aux frontières ne sont pas une fatalité ! Ils pourraient devenir de l’histoire ancienne demain ! Sans le régime des visas et des frontières qui crée un apartheid de la mobilité, personne n’utiliserait de bateaux en mauvais état ou d’itinéraires dangereux. Les passeurs cesseraient d’exister, car leurs services ne seraient plus nécessaires. Cette leçon a été confirmée en 2022, lorsque les réfugié·es d’Ukraine ont pu se déplacer et s’installer librement dans toute l’Europe. Plus de morts aux frontières, plus besoin de passeurs. Ouverture des frontières = fin des morts ! Telle est la puissante équation que nous tirons de notre expérience.

L’été de la migration était inattendu. Il a créé une réalité temporaire qui, quelques mois auparavant, semblait presque inimaginable. Aujourd’hui, dans un contexte de montée du racisme, des mouvements fascistes et alors que l’UE déploie sa guerre contre l’immigration aux frontières de l’Europe, ces souvenirs apparaissent comme quelque chose d’un autre temps et d’un autre monde. Notre imagination elle-même semble enfermée par la violence de notre présent dystopique.


Mais 2015 est toujours là ! Nos sociétés ont été profondément transformés : elles sont plus diversifiées et plus belles ! Les mouvements auto-organisés, les réseaux de solidarité et les projets de soutien qui ont vu le jour il y a dix ans existent toujours et persistent malgré la criminalisation. Chaque jour, la liberté de mouvement est conquise et pratiquée par les migrant·es lorsqu’ils et elles traversent les frontières au péril de leur vie.


Nous voulons élever nos voix ensemble, aussi fort que possible, pour briser la normalisation de la mort des personnes migrantes. Nous pleurons nos frères et sœurs, et nous refusons d’accepter que ces morts continuent ! Nous voulons rendre visibles les luttes incessantes pour le droit de se déplacer et de rester, d’aller et de venir ! Nous sommes peut-être une minorité dans des sociétés de plus en plus racistes, mais nous existons, et ensemble nous pouvons lutter contre le racisme et le fascisme ! Nous voulons nous rassembler et, grâce à une lutte commune, créer un espace de joie et d’espoir en ces temps sombres. La lutte en solidarité avec les personnes en mouvement doit être un élément central de la lutte contre le fascisme aujourd’hui !


Avec cette vision de la lutte, nous voulons inviter tous les mouvements auto-organisés de réfugié·es et de migrant·es, tous les réseaux de solidarité et de soutien à se joindre et à préparer une chaîne transnationale d’actions décentralisées tout au long de l’été prochain et qui culminera en septembre 2025.


10 ans après le naufrage du 18 avril et l’été de la migration, nous affirmons notre refus de ce régime frontalier injuste et mortel ! Nous refusons et résistons aux déportations et à la détention, aux refoulements et à la criminalisation de la migration. La mort des migrant·es n’est pas une fatalité ! La liberté de mouvement est possible, nous l’avons vu, et nous le voyons dans les fissures qui sont ouvertes chaque jour aux frontières de l’Europe ! La solidarité existe encore et peut être la base d’une belle société dans laquelle nous pouvons toutes et tous vivre libres et égaux !


                                                                                                  3 février 2025



Coalition pour la liberté de mouvement

Composée de membres d’Afrique Europe Interact, Border Forensics, LeaveNoOneBehind, migration control, Mediterranes Saving Humans, no one is illegal, Refugees in Libya, Sea Watch, WatchTheMed Alarm Phone, Welcome to Europe, We`ll Come United

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