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Photo du rédacteurParis d'Exil

Plainte contre les Préfets : violences volontaires, vols et destructions

Paris d'Exil soutient la plainte déposée contre les Préfets de police de Paris, de la Seine-Saint-Denis et d'île-de-France, suite aux violences commises lors des évacuations du 17 novembre 2020 Porte de Paris à Saint-Denis, et du 23 novembre 2020 place de la République.


[Communiqué de presse]

PRÉFETS : VIOLENCES VOLONTAIRES, VOLS ET DESTRUCTIONS Le Préfet de police de Paris, le Préfet de la Seine-Saint-Denis et le Préfet d’Île-de-France visés par une plainte pour violences volontaires, vols et destructions.

Les associations Utopia 56 et Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs s’associent à 34 plaignant.e.s exilé.e.s, élu.e.s et bénévoles pour déposer une plainte collective auprès du Procureur de la République de Paris suite aux événements du 17 novembre 2020 à Saint-Denis et du 23 novembre 2020 place de la République à Paris.

Les plaintes déposées concernent :

● Monsieur Didier Lallement, Préfet de Police de Paris, Monsieur Georges-François Leclerc, Préfet de la Seine-Saint-Denis, et Monsieur Marc Guillaume, Préfet de la région d’Île-de-France, des chefs de complicité de violences volontaires, complicité de destruction, dégradation et détérioration d’un bien appartenant à autrui, et vol en bande organisée.

● Plainte contre X des chefs de vol en bande organisée, violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique et destruction, dégradation et détérioration d’un bien appartenant à autrui.

La plainte se fonde sur des dizaines de témoignages (élu.e.s, demandeurs.ses d’asile et bénévoles) recueillis par les avocat.e.s dans le but de dénoncer la stratégie d’État à l’égard des populations exilées et de leurs soutiens ainsi que le caractère prémédité et systémique des violences perpétrées. Elles ne sont pas des faits isolés de quelques forces de l'ordre, mais bien le résultat d’une chaîne de commandement qui agit partout en France (frontière franco-britannique, frontière franco-italienne, Paris ...) et aux frontières européennes. Elles participent d’une stratégie de non-accueil, de dissuasion et de harcèlement qui vient violer les droits fondamentaux des personnes et les accords internationaux (Droits de l’Homme, Droits de l’Enfant, Droit d’Asile) dont la France est signataire. Suite à ces événements, de nombreuses personnes sont victimes de syndromes post- traumatiques qui viennent aggraver leur détresse physique et psychologique. Ces traitements dégradants participent à la stigmatisation de ces populations déjà vulnérables face au système d’accueil.

“ Depuis j’ai peur des policiers, on court quand ils arrivent ” Mohamed J.G, plaignant.

Pour mémoire, lors de la dernière action de visibilisation place de la République du 25 mars 2021, la police n’est pas intervenue malgré un communiqué à charge de la préfecture. Ce soir-là, 502 personnes à la rue ont pu être mises à l’abri dans le calme et sans violence.

Nous demandons au Procureur de la République de Paris, en accord avec le droit et les valeurs de la République française, de diligenter une enquête sérieuse et approfondie sur les faits dénoncés par cette plainte.

Signataires : Utopia 56 Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs Solidarité Migrants Wilson MARDI Paris d’Exil La CIMADE Île-de-France

Rappel des faits : Le 17 novembre 2020 avait lieu l’évacuation du camp de Saint-Denis qui comptait environ 4000 personnes exilées. Cette opération, annoncée comme une mise à l’abri, a dégénéré en évacuation violente.

Les destructions de matériel, les violences perpétrées lors de l’évacuation et toutes celles subies pendant la dispersion se sont déroulées sous le commandement de la Préfecture de Police ainsi que des Préfectures de Seine-Saint-Denis et de Paris. A la fin de cette journée de violences, ce sont près d’un millier de personnes qui ont été laissées à la rue, dispersées aux portes de Paris. (1. Déroulé des événements retracé par France Inter - 2. Communiqué commun des préfectures)

La police voulait disperser tout le monde en jetant notamment des fumigènes, mais aussi des gaz. J’ai pris un coup de matraque sur la main, j’ai encore des douleurs (...) Pendant une semaine, j'ai été chassé plusieurs fois, je n’ai pas pu dormir pendant 3 jours. Lorsque les policiers me chassaient ils utilisaient du gaz“ A.Y

Le 23 novembre 2020, une grande partie de ces personnes étaient réunies place de la République afin de mettre en lumière leur situation et demander une mise à l’abri d’urgence. Ce soir-là, le préfet de police de Paris, M. Didier Lallement, a pris la décision d’évacuer les lieux par la force, autorisant un déferlement de violence. Les occupants ont été violentés et gazés, des centaines de tentes ont été confisquées, certaines détruites et plus de 400 personnes sont restées sans proposition d’hébergement, chassées jusqu’à l'hôtel de ville par des grenades assourdissantes, avant d’être repoussées une fois encore aux marges de la capitale. Ces violences ont eu lieu devant les yeux des élu.e.s venu.e.s en soutien, d’avocat.e.s et de journalistes, également pris pour cible, certain.e.s se joignent donc à la plainte pour faits de violences à leur encontre.

Les images de violence de cette nuit de la honte ont été si choquantes qu'elles ont conduit à une réaction du président de la République et du ministre de l’Intérieur qui, dès le lendemain, demandait un rapport complet de la soirée à la préfecture de police.

« Est-ce qu’on doit le faire tant que l’on n’a pas de solution d’hébergement d’urgence ? Non. » Interview BRUT d’Emmanuel Macron sur l’évacuation place de la République le 23 novembre 2020.

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